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Notre périple Vélo Aventure Famille du 12 au 20 avril 2002.Depuis le temps que mes parents en parlaient, il a bien fallu un jour faire les sacoches et penser au départ. Ils ont même pris une photo de tout ce qu’on emmène, dans notre salon, avant de partir. Moi
le Canal du Midi, cela ne m’évoque rien et à vrai dire, celui-là ou un
autre, cela veut dire pédaler, pédaler et même pas être sûr de goûter à
16 h ! ! Enfin, mes parents sont exités comme des puces et mes
frères et moi devons suivre.. Nous
logeons d’abord chez des amis Ccistes et moi je resterais bien avec eux, étant
donné qu’il y a deux chattes, des chatons nouveaux-nés, un crapaud dans la
mare et une tortue. Au
début, rouler sur le chemin de halage que borde le Canal, juste après
Toulouse, est agréable, c’est une piste goudronnée idéale pour le roller en
fait ! Nous franchissons plein d’écluses et dès que je peux, je saute de ma machine pour admirer le
maniement des portes et le passage des bateaux. J’aimerais bien rester plus
longtemps à chaque fois, mais papa nous fait remonter en selle, apparemment
l’heure a toujours de l’importance, même en vacances. Remarque, c’est
vrai qu’il faut manger et je pose
souvent la question à maman. J’entraîne
mon frère aîné Adrien , 10 ans, dans un rodéo de vélo super marrant. Je
« sens »les yeux de maman, qui roule derrière nous, fixer avec
crainte le chargement que nous portons chacun sur le porte-bagage, duvet et
isolateur. Notre
1ère nuit de périple commence drôlement. Mes parents cherchent le
camping municipal, mais il est fermé. A 20h, nous sommes encore dehors…
j’ai faim et je veux m’arrêter. Une dame très gentille, que papa
interpelle, est désolée de nous laisser comme çà dans la rue, elle ne peut
pas nous aider. Au bout d’un moment, papa se renseigne dans un hôtel, et nous
v’là tous les 6 envahir l’entrée
avec tous nos bagages. Papa a réussi à réserver une chambre de 4 pour nous 6,
avec petit-déjeuner gratuit pour les enfants. Après les douches de rigueur,
mes frères et moi allons explorer les moindres recoins de l’établissement,
histoire de nous dégourdir les jambes… ! Nous sommes à Castelnaudary et
mes parents veulent nous faire goûter le fameux cassoulet. Papa dit qu’il y a
7 km à parcourir à vélo pour atteindre le restaurant . Je pousse un
« oh « de déception, mais papa, le sourire en coin, se dirige vers
une voiture inconnue, l’ouvre et nous hèle : « Alors, vous venez » ?
C’est une surprise, le gérant de l’hôtel
a dit à papa qu’il nous prête sa voiture pour aller dîner !
J’aime bien quand on roule la nuit. Par contre, le cassoulet…. m’ouais, je
préfère les pâtes au gratin ! Nous
reprenons la route le lendemain, le soleil fait maintenant de courtes
apparitions. Maman me demande si je n’ai pas froid, mais moi je roule en polo. Je
m’amuse à rouler parfois sur les talus au risque de glisser dans les ornières
de boue, tracées par les pluies récentes. Plus
tard, nous arrivons à Carcassonne et nous y reviendrons demain pour visiter la
Cité. Nous logeons chez des amis de ma grand-mère et par chance
leurs petits-enfants sont là et nous jouons avec eux, comme de
vieilles connaissances. Maman
et papa veulent dons nous faire visiter le château comtal de Carcassonne et son
enceinte de doubles remparts. J’avoue préférer jouer avec mes frères dans
la cour du château et les allées, plutôt que d’écouter le guide. Nous
poursuivons notre périple vers le sud. Le chemin offre un revêtement varié,
tantôt de l’herbe, tantôt du bitume, tantôt de la terre, moi j’adore çà
quand çà glisse ! Nous voyons plein de racines
d’arbres affleurantes. A
un moment, papa s’arrête, il ne peut pas rouler avec la remorque, car un
tronc d’arbre est couché en travers du chemin. Une cycliste venant en sens
inverse l’aide à soulever la remorque, tandis que maman prend une photo.
Maman adore nous faire poser devant l’objectif, chaque fois qu’il y a un
lieu joli, bucolique ou insolite, pour souvenir, dit-elle. J’avoue que mes frères
et moi ne nous y plions pas toujours de bonne grâce… Arrivés
à l’écluse de l’Aiguille, nous nous arrêtons pour admirer les sculptures
en bois, représentant des animaux. Cela au moins, me fait bien sourire, car
certaines statues sont très drôles ! Je profite de la situation pour
relancer la question d’avoir un chien à la maison, mais la réponse de mes
parents reste invariablement…non ! Ce
soir, nous plantons la tente pour la 1ère fois et nous nous faisons
rabrouer par papa et maman d’être dans leurs pattes… alors, nous allons
jouer plus loin et quelle n’est pas notre surprise de voir une petite perruche
verte se poser sur nos pieds. Maman court chercher…l’appareil photo, c’est
sûrement une petite perruche apprivoisée, qui s’est échappée ! Le
lendemain la perruche reste
invisible et nous quittons le camping. J’aime bien quand nous roulons, nous
entendons des réflexions amusées et admiratives de la part de ceux qui nous
voient passer et cela me rend fier ! Des fois pourtant, j’envie mes 2
petits frères, assis « cool » dans la remorque, surtout Titouan 6
ans ½, qui joue avec sa « Game Boy ». Jaouen, 3 ans, lui, arrive
sans peine à dormir un peu chaque jour, bercé
sans doute par les chaos du chemin. Les
péripéties continuent… à Capestang, petite bourgade tranquille. Le camping
municipal est fermé jusqu’au 30 avril. Pendant que papa et maman discutent de
la marche à suivre, moi je me précipite aux jeux , installés à côté du
camping. En fait, je me réjouis, nous allons peut-être de nouveau coucher dans
un hôtel. Au bout d’un moment, nous voyons le garde-champêtre se diriger
vers nous, il nous dit avoir pitié de nous , les enfants et du coup, il propose
d’ouvrir le camping rien que pour nous. Il va chercher les clefs qui ouvrent
la grille des sanitaires et nous nous installons sans être dérangés. Après
une petite toilette sommaire des pieds et des mains dans les bacs (les douches
n’étant pas chauffées), mes parents nous font miroiter de dîner dans une
pizzéria du bourg, dont maman a repéré l’enseigne en arrivant. 2ème
coup de Trafalgar, la pizzéria affiche complet… il fallait réserver !
Nous nous dépêchons, toujours à vélo, de dénicher une petite épicerie
encore ouverte à 19h30… et c’est comme çà que nous nous retrouvons tous
les 6 à manger notre purée au gruyère, près des sanitaires, dana le camping,
assis par terre sur le ciment. Enfin, heureusement, nous nous régalons avec une
danette au dessert ! Des
fois, en roulant avec Adrien, nous nous amusons à inventer des noms pour nous
et nos fidèles destriers, moi j’aime assez « Jolly Jumper » pour
mon vélo. Papa et maman se mêlent aussi à nos jeux de devinette et nous
passons le temps… ! Nous
faisons une grosse halte aux 7 écluses de Fonsérannes, près de Béziers,
et bien sûr, maman nous fait poser… ! Enfin, nous arrivons à l’étape
de ce soir. Pendant que mes parents installent, je pars explorer avec mes frères
et très vite, nous dénichons un ballon . Cette fois, c’est pour de vrai,
nous allons manger dans une pizzéria et pour la 1ère fois de ma
vie, je n’arrive pas à terminer ma pizza ! Le
Canal continue de nous entraîner vers le sud et vers la mer. Tiens, papa nous
fait remarquer au loin, une colonie de flamants roses, dans les marécages. Je
crois voir un peu après un énorme
taureau, perché au sommet d’une colline, mais maman me dit que c’est un
faux, il est en fer ! Parvenus
à Agde, papa nous fait déambuler dans la ville, il cherche le camping
municipal indiqué par la dame du Syndicat d’initiative. Il s’avère en fait, que c’est au Cap d’Agde ! Nous
tentons le Grau d’Agde, mais il n’y a rien sur notre chemin et nous sommes
obligés de continuer. Je ne suis plus motivé par la glace que papa a promise
à celui qui verrait la mer en 1er. Nous longeons d’abord l’Hérault,
puis enfin nous voyons tous la mer. Je traîne un peu la pédale… ! Maman
s’énerve un peu, car une de ses 2 sacoches avant menace plusieurs fois de se
décrocher, un sandow a lâché et elle est obligée de s’arrêter pour mieux
l’attacher. Plus loin, elle est rattrapée par un motard, qui l’avertit
qu’elle a oublié d’enlever sa béquille ! Enfin,
c’est l’arrêt camping. Pendant le rituel travail d’installation des
tentes, avec l’autorisatiion de papa et maman,
je file vers la mer avec Adrien et Titouan en emprûntant un petit chemin
pédestre qui conduit directement à la plage. Quelle joie de pouvoir ramasser
des coquillages et faire des châteaux de sable ! Après
notre dîner frugal de purée au gruyère, agrémentée de thon quand même,
papa et maman nous font la surprise de nous emmener nous promener sur le bord de
mer du Cap d’Agde. Nous admirons les bateaux et surtout nous dégustons une
grosse glace. Même le petit Jaouen se délecte avec sa glace au nougat !
Nous flânons sur les quais en écoutant certains groupes de musique, dans les
restaurants ouverts. Nous
quittons les lieux sous le ciel
bleu et la chaleur. Le Canal du Midi est parfois impraticable pour la remorque
et nous lui préférons de petites routes de campagne, qui traversent les
villages. Soudain, nous arrivons au terme du Canal, près de l’étang de Thau.
Nous roulons sur un chemin empierré, interdit à toute circulation, qui nous
emmène à la Pointe des Onglous, là où le Canal finit sa course. Nous
admirons au passage des flamants roses et autres oiseaux aquatiques. Notre route
à nous n’est pas terminée ! Nous
continuons à rouler . La route de Marseillan à Sète est pénible et très
dangereuse et les voitures me doublent et me frôlent parfois. Je n’arrive pas
à aller aussi vite qu’Adrien et cela m’énerve ! Heureusement, papa
instaure une pause en-cas et un petit arrêt sur la plage. J’en profite pour
grimper sur les roches qui retiennent le sable. Une grosse bonbonne en plastique
attire mon regard, mais papa et maman me dissuadent aussitôt de jouer avec
« çà ». Plus
tard, nous traversons Sète sous l’œil amusé et curieux des habitants et
touristes. Deux pêcheurs nous indiquent la direction pour Frontignan. Là, nous
arrivons au terminus de notre périple, où nous retrouvons notre voiture, chez
une amie de papa et maman. Le
bilan est de 381km, 3 crevaisons des roues de la remorque, pas de blessés, un
bronzage « cycliste » et une envie de recommencer ! D’ailleurs,
c’est prévu, cet été nous allons faire un périple à l’étranger et je
dis à maman que je me réjouis à l’avance d’entendre parler d’autres
langues ! Ecrit
par Aymeric, dans l’imagination de Florence, sa maman. |